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19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 23:40
Le "  Simon-Duhamel II "  torpillé
Le "  Simon-Duhamel II "  torpillé

Le chalutier Simon-Duhamel II torpillé le 2 avril 1943, revenant de Mauritanie, ses cales pleines à ras bord d'un poisson que les Français d'Alger attendaient avec impatience. Il faisait partie d'un convoi dans lequel se trouvait un autre bateau de Fécamp, le Cap Fagnet. L'escorte était assurée par des navires de la " Royale " britannique. En fin de journée, le capitaine du Simon- Duhamel, Auguste Martin, fut fort ennuyé. Des avaries de machine ralentissaient la marche du bateau prenant du retard sur le reste du convoi " j'étais de barre, se souvient Raymond Olingue, quand un des escorteurs anglais est venu se mettre bord à bord avec nous. Je n'ai pas tout compris, mais assez tout de même pour savoir qu'il ne pouvait être question de ralentir tout le convoi et de lui faire courir des risques énormes pour un seul bateau en difficulté " En clair, dira Raymond Olingue, " nous étions livrés à nous-mêmes, et il y avait du sous-marin dans les parages. Le plus gros risque semblait être l'arraisonnement, la capture par les Allemands ou les Italiens du bateau et de sa cargaison. Pour plus de sûreté, je décidais avec mon frère et quelques copains de passer la nuit à la belle étoile derrière le dôme..." Je n'ai rien vu venir; rien entendu avant la formidable explosion ", dira-t-il. C'était bel et bien une torpille que l'histoire prête à un sous-marin italien qui de plein fouet, frappe Simon-Duhamel à hauteur de la salle des machines. Romain Olingue est projeté en l'air, s'enfonce et revient en surface, entièrement nu.Devant lui la mer pour seul horizon, il n'y a plus de chalutier. Longtemps après, il trouve un baril et mettra des heures avant de s'y hisser. Au petit jour, il aperçoit une grosse planche puis deux autres épaves vides de tout occupant à l'exception d'un rat. Il attendra là, grelottant de froid, souffrant de faim, de soif...

Le deuxième jour, après l'interminable nuit, il se fait un abri, un pare-vent plutôt, avec la planche qu'il a précieusement gardée. Il fait froid et la mer s'agite dangereusement...Combien de temps tiendra-t-il ? Raymond Olingue commence à désespérer. Encore une nuit de solitude quand au petit matin, il aperçoit trois points noirs sur l'horizon. Le naufragé fait une boule de corde qu'il fait tournoyer au-dessus de sa tête pour être vu. " Je vois encore la coque noire de l'escorteur qui fonçait droit sur moi; un numéro: 556; un drapeau : celui de l'Angleterre; j'étais sauvé !

Le reste du récit de Raymond Olingue n'est plus qu'une litanie d'action de grâces, de reconnaissance, "Les gars du 556 ont été formidables; ils se sont privés pour m'habiller, se sont cotisés pour me donner un pécule en me débarquant à Mers el-Kébir. " Formidables aussi les gens de Fécamp les Feuilloley, les Couture, ceux du Cap-Fagnet qu'il retrouvait ensuite à Alger. D'un chalutier allemand attribué à Fécamp au titre des dommages de guerre. Le futur Cap-Nord qui porta, longtemps et bien haut, le pavillon hélas disparu des établissements V. Friboulet. " En route nous vîmes une mine magnétique droit devant nous; elle longea et frôla toute la coque  pour exploser dans le sillage. Cap-Nord était solide; il se piqua presque debout sur son étrave; mais il reprit le flot ! raconte le naufragé.

 

 

 

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