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13 août 2019 2 13 /08 /août /2019 13:43
Le  camp  Lucky  Strike
Le  camp  Lucky  Strike
Le  camp  Lucky  Strike
Le  camp  Lucky  Strike
Le  camp  Lucky  Strike
Le  camp  Lucky  Strike

En 1944, après le Débarquement, plusieurs camps de GI portant le nom de marque de cigarettes s'installent au Nord de la Seine. Entre Saint Valery en Caux et Cany Barville, le Camp Lucky Strike transpose l'Amérique en Normandie. Histoire : A l'automne 1944, pour redéployer leurs troupes, les américains forment le Normandy Assenbly Area et érigent des camps de transit. Nom de code : Pal Mall, Old Gold, Philip Morris ou encore Lucky Strike, le plus grand de ces « camps cigarettes »
confiés à l'administration de la 89th US. Stratégie économique, financement des cigarettiers Outre Atlantique, cette étonnante nomination s'impose surtout pour des raisons de sécurité : en baptisant ces camps militaires de marque de tabac, il était difficile pour l'ennemi de les localiser. En 18 mois plus de 500 000 GI transiteront par le camp Lucky Strike, installé autour d'une longue piste d'atterrissage  allemande, ancienne défense du Mur de L'Atlantique. Dès septembre, préparant l'afflux des divisions de GI, l'Américan Engineer Corps troops investit cette vaste zone allant de Saint Valery en Caux à Cany Barville. Plus de 600 hectares sont alors occupés. Un lieu, proche du château de Janville qui de vient « a part of home » après les terribles combats de la Libération, un lieu d'attente avant de repartir soit vers le pays natal ou vers le Pacifique pour envahir le Japon. La vie y est rythmée par l'activité militaire, les entraînements, les réparations de matériels. Une véritable cité s'organise, divisée en section A, B, C et D. Des milliers de tentes sont dressées : 2 900 par secteur soit 14 500 hommes. La Croix Rouge ainsi qu'un hôpital et des dentistes débarquent, prêt à pallier les carences sanitaires et médicales auxquelles les GI ont eu à faire face pendant ces semaines de guerre.  Quand à Noël, les premières troupes épuisées et émaciées arrivent au Camp Lucky Strike, les installations sont très rudimentaires et laissent à désirer : insuffisance des douches et sanitaires, problèmes de ravitaillement et de chauffage, boue entre les allées. Vêtus d'uniformes hétéroclites, mi-américain, mi-allemand, les soldats mettent rapidement la main à la pâte pour améliorer leurs conditions de vie : jardins, stades de volley-ball, théâtres, cinémas, chapelles s'érigent au cœur des sections ainsi que des supermarchés ou des magasins de souvenirs français. D'immenses pelleteuses partent sur les plages de Veulettes, Veules-les-Roses ou Saint Valery chercher des galets pour paver les allées. Des planchers complètent les tentes. L'eau de la Durdent, bouillie et stérilisée est distribuée quotidiennement par milliers de jerricans. Des bars s'ouvrent entre 19 et 22 heures, proposant côte à côte cognac, calva, champagne, coca et bières américaines. Près du château, un magasin de glace produit même plus de 200 litres de crème glacée par jour !  Nourrir, soigner, divertir, trois maîtres mots au Camp Lucky Strike, les contacts avec la population quoique bons restent modérés. Evènement mémorable, le 14 juillet 1945, une parade amicale réunit Américains et Normands. Mais les occasions sont rares, tous ont leurs occupations et leurs priorités. En février 1946, la fermeture du camp clôt l'histoire éphémère des camps cigarettes, qui subsista longtemps dans la mémoire de milliers de vétérans et peut-être de quelques Cauchois. Âgé de 6 ans à cette époque je me souviens avoir traîné dans le camp, où je recevais des friandises des soldats et suivais un peu leur façon de vivre.

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