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30 novembre 2019 6 30 /11 /novembre /2019 09:07
Dans les années 1970, les pays industrialisés découvrent les qualités nutritionnelles du quinoa qui est désormais distribué dans la plupart des grandes surfaces, notamment dans les magasins de produits issus de l'agriculture et du commerce équitable.

Sorquainville. Jean-Luc est vraisemblablement le seul à cultiver du quinoa dans le département. Il ne connaît en tout cas personne d'autre dans son cas, ce qui explique que l'apprentissage à 

été rude. Aussi, entretient-il quelques contacts avec des spécialistes des départements limitrophes, qui sont également très peu nombreux… « J'ai découvert le processus un peu tout seul; car ça n'intéresse pas grand monde », souffle l'agriculteur de Sorquainville. Mais aujourd'hui, il peut présenter fièrement sa première récolte et parler de cette plante méconnue. Une plante qu'il a commencée à cultiver en avril 2018 dans sa ferme. Délaissant les vaches laitières auxquelles se consacrait sa famille depuis trois générations, pour le blé, la betterave, le lin et la pomme de terre. Des cultures connues que Jean-Luc écoule sur les marchés et en fournissant les restaurants. Mais sous l'impulsion  de son    beau-frère voyageur, il s'est donc fasciné pour le quinoa, que l'on retrouve surtout en Amérique latine, en Bolivie ou au Pérou. En France la terre du quinoa est l'Anjou. « Mais , cette région est parfois soumise à des pics de chaleur que l'on n'a pas ici, donc nos récoltes de quinoa peuvent être meilleures », glisse celui qui a opté pour la variété « Jessie », la plus précoce. C'est en étant bien épaulé par un semencier de la région angevine que Jean-Luc a pu mettre en place sa culture. Un semencier américain, qui construit son business face au géant agroalimentaire, le groupe Soufflet. Semée en avril, la première récolte est arrivée fin septembre à raison de deux tonnes par hectare.
« Il faut alors mettre à plat le quinoa, le laisser sécher en quelque sorte, pour évacuer les mauvaises plantes, détaille ce dernier. Mais ce n'est pas tout… Le quinoa doit ensuite être envoyé dans un centre de tri, afin de séparer selon leur poids, les « bonnes » graines de couleur claire, des mauvaises, plus foncées ». Trouver un bon centre de tri n'a pas été évident, d'autant plus que Jean-Luc souhaitait privilégier l'aspect local. Finalement il a dû se résoudre à travailler avec un centre de tri de Châteaudun (Eure-et-Loir), compte tenu de la finesse de son quinoa. Le cultivateur vient d'envoyer le quinoa par sac de 600 kg, avec environ un quart de déchets; il récupérera sa marchandise dans de fins sachets de 400 grammes. La suite logique sera de vendre ces sachets à des particuliers sur des marchés ou par le biais d'épiceries fines installées dans des lieux fréquentés. Le  seul quinoa made in 76, ça a de l'allure ! Reste à trouver un nom, un logo, constituer l'étiquette. Avec l'espoir de démarrer la vente avant la fin du mois de mai...

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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 14:02
Évènement. Le prince monégasque était hier de passage à Valmont. Entre visites des lieux marquants du village, poignée de mains, échanges avec les écoliers...

Une dernière répétition et chaque enfant en place devant l’école Grace-de-Monaco, à Valmont, attend sa venue avec une certaine excitation. Soudain des voitures approchent et le prince Albert II est là. Les petits deviennent sérieux et entonnent l’hymne de Monaco. Albert II était alors sur une terre liée à la famille Grimaldi. Jacques IV de Matignon était un descendant de la famille d'Estouteville, seigneurs de Valmont. En 1715, il épousait Louise-Hippolyte Grimaldi, avant d'accéder au trône de Monaco. Parmi les élèves Lucas est content de rencontrer Albert II.
« C'est quand même un prince ! » sourit-il . Il a commencé à apprendre l'hymne l'an dernier, en CM2. Désormais en 6e, il est venu du collège pour pousser la note. S'il a fallu de nombreuses répétitions, pour Bélinda, « au début, ça n'a pas été très compliqué » de retenir le texte. « Mais un peu plus sur la fin. » Comme Lucas, elle avait déjà vu Albert II à la télévision, sans vraiment savoir où se trouve Monaco. Le prince à défilé dans les classes de maternelle, tapant dans les mains des enfants, prenant la pose avec eux. Auparavant, il est passé par l'abbaye Notre-Dame du Pré à Valmont. Au cœur du village, la plaque de la rue des Princes de Monaco a été dévoilée. Et Albert II est descendu vers la place du village où le public nombreux l'attendait. C'était l'heure des échanges de cadeaux avec la municipalité. « Ça fait un peu quelque chose de le voir en vrai », en tremble une retraitée, Jeannine, entre deux séries de photos avec son téléphone. Une visite privée du château de Valmont s'en est suivie. Et une rue a été baptisée au nom des "Prince de Monaco".

La journée du prince s'est poursuivie par un déjeuner dans le restaurant du chef étoilé Pierre Caillet, à Valmont.

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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 15:23

Hommage. Pour célébrer le 75e anniversaire de la Libération et pour ne pas oublier le passé, la Région a remis deux médailles à Veules les Roses et Saint Valery en Caux, villes martyres de la Bataille de Normandie. 
C'est devant le monument aux Morts de Veules les Roses que la Région Normandie a choisi de remettre une médaille à deux « villes martyres » de la Côte d'Albâtre, Veules les Roses et Saint Valery en Caux. Par cette récompense créée spécialement pour le 75e anniversaire de la Bataille de Normandie par la manufacture normande de Normandie Mauviel 1830, la Région souhaite mettre à l'honneur et commémorer le souvenir des 
21 000 victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale en Normandie ainsi que celui des 498 villes martyres de Normandie détruites dans les combats ayant permis la libération de la France et de l'Europe. La cérémonie a débuté par la levée des couleurs puis la Marseillaise avant d'entamer les discours rappelant notamment la sombre période qu'ont subie Saint Valery en Caux et Veules les Roses. « Pas un Veulais ne pouvait penser que dans notre village si calme et dans tout le secteur du pays de Caux se déroulerait un des épisodes les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale », indroduit Jean Claude Claire, maire de Veules les Roses. Le dimanche 9 juin 1940, Rouen est en flamme. Les troupes françaises et écossaises veulent alors se replier au Havre. Mais les troupes allemandes commencent leurs avancées vers Dieppe et Veules les Roses puis arrivent à percer jusqu'à la mer, aux Petites-Dalles, avant d'atteindre Saint Valery en Caux. « Combien les Allemands ont-ils fait de prisonniers ? 12 000, 20 000 ou plus ? De nombreuses maisons ont été détruites, bien sûr par les combats de juin 1940, mais aussi au cours de l'occupation », poursuit le premier édile veulais. Des faits totalement approuvés par la maire de Saint Valery en Caux, Dominique Chauvel. « Notre ville a été détruite à près de 70%. Nos villes sont réellement martyres de cette période », exprime-t-elle. Jean-Claude Claire a également rendu un hommage appuyé « aux résistantes françaises, veulaises et valériquaises, qui ravitaillèrent six soldats britanniques cachés » Malheureusement, les soldats furent arrêtés et tout le réseau de résistance condamné à mort. Hitler a seulement gracié les femmes, qui ont été ensuite envoyées dans des camps de concentration où est d'ailleurs décédée l'une d'entre elles, Geneviève Billard. « En 1950, les croix de guerre furent attribuées à Saint Valery et en 1951, Veules les Roses pour le comportement héroïque de la population et aujourd'hui reconnues comme villes martyres », conclut Jean-Claude Claire. Lors de la cérémonie, Dominique Chauvel a aussi tenu à rappeler « l'importance de ce genre d'évènement pour les générations futures, l'importance de témoigner de ce que les gens ont vécu dans le cadre du devoir de mémoire, mais aussi l'importance de ne pas oublier ». 
« Il nous revient à nous citoyens normands et, particulièrement à nous, élus, de faire en sorte que cette histoire ne soit pas oubliée »,
approuve Jean-François Bloc, conseiller régional avant de remettre les médailles aux deux maires. À cette occasion, Jean-François Bloc est aussi revenu sur le label « Patrimoine de la reconstruction en Normandie ». Ce dispositif lancé par la Région est destiné à récompenser les actions de valorisation et de conservation du patrimoine mises en place pour les communes de la Reconstruction.

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12 novembre 2019 2 12 /11 /novembre /2019 09:51

Direction la mer à toute vapeur « Des grands-parents qui ont connu le train à vapeur, des parents qui s'en souviennent presque et des petits-enfants qui le découvrent », voilà ceux qui montent à bord des wagons de l'association Pacific Vapeur Club, selon son secrétaire. Disparus au début des années 1970, au profit de l'électricité, les trains à vapeur ont connu les premiers congés payés et les trajets vers les stations balnéaires normandes. Un brin nostalgique, l'association sottevillaise Pacific Vapeur Club propose des allers-retours en train à vapeur. Depuis Sotteville-lès-Rouen jusqu'à Dieppe en passant par Rouen et Auffay, c'est l'occasion de monter à bord d'authentiques wagons des années 1930. Cette excursion à la journée se veut autant immersive que pédagogique. Ainsi, comme les vacanciers du milieu du XXe siècle à Dieppe, les visiteurs seront invités à « découvrir la ville, notamment le château-musée et prendre un bain de mer ». Pendant le trajet, « nous pourrons répondre à toutes les questions » annonce Alain, depuis les anciens compartiments et toilettes d'époque et au interrogations plus techniques. Proposant ces trajets depuis la création de l'association en 1982, le secrétaire note cependant un inconvénient incontournable : « les portes d'époque sont étroites, les fauteuils non pliables ne peuvent malheureusement pas monter à bord ».
Principe de fonctionnement d'une locomotive à vapeur : De l'eau est chauffée dans une chaudière afin d'obtenir de la vapeur. Cette vapeur sous pression pousse un piston qui est relié à une roue. L'aller et le retour du piston permet de faire tourner la roue.

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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 09:31

 Le Havre. Élément structurant du Havre fortifié au XIXe siècle, la batterie de Dollemard, forteresse de l'estuaire se découvre. Un parcours qui a du succès.
La batterie de Dollemard a été construite entre 1892 et 1894 sur les hauteurs du Havre, à Sainte-Adresse. Située en retrait de la falaise, à une altitude d'environ 94 mètres pour les plates-formes de tir, elle avait pour mission de protéger l'estuaire et l'approche du port du Havre d'une attaque de l'ennemi de l'époque, l'Angleterre. Elle pouvait croiser ses feux avec une autre batterie côtière, située sur la rive sud de l'estuaire, la batterie de Villerville, dans le Calvados. La batterie de Dollemard est carectérisée par deux zones : une partie basse, avec une vaste cour et un impressionnant souterrain comprenant différents locaux (soutes bâtiments) et une partie haute où sont installées les pièces d'artillerie. C'est ce lieu unique et très bien conservé où servaient 150 hommes commandés par trois officiers. Ce site sera épargné par les bombardements du Havre de septembre 1944, bien que la zone ait été pilonnée. Puis la batterie tombe dans l'oubli, n'est plus utilisée et subit des dégradations « classiques », pillages récupération de matériaux etc. En 1998 l'association « Remember 44 », y installe un chantier d'insertion qui entame un travail de restauration long et minutieux. Quelques années plus tard, en 2004 le site est alors acheté par le Conservatoire du littoral. Depuis c'est l'association Aquacaux qui restaure, entretien et utilise la batterie Dollemard. Proposé à la visite cet été, le résultat à été très prometteur.

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 13:31

 Vraiment ce Tour de France 2019 a été très spectaculaire, c'était chaque jour plaisant de regarder les étapes. Forcément le Français julian Alaphilippe a participé grandement, par sa volonté et sa manière de courir à nous tenir en halène avec l'espoir de le voir gagner ce Tour. Mais c'est un jeune coureur âgé de vingt deux ans, un Colombien Egan Bernal. Certes il a profité de l'abandon de Thibeaut  Pinot sur blessure. Mais ce garçon a tellement impressionné, que ce ne peut être qu'un futur grand champion. Le retour du vainqueur de ce Tour de France chez lui en Colombie : Dés cinq heures du matin, ils ont commencé à se rassembler sur la place principale de Zipaquira. Entre fierté, émotion et impatience, les habitants de la ville où il a grandi Egan Bernal attendaient le retour de leur héros, premier Colombien à remporter le Tour de France. « Je crois que je vais pleurer de joie quand je vais voir Egan, je vais le remercier. » Vêtue de la tenue typique des paysans colombiens, longs cheveux noirs, Rosadelia Pachon, 60 ans, s'est levée aux aurores pour « réserver » sa place au premier rang devant la scène qui doit accueillir la nouvelle pépite du cyclisme. Le coureur de 22 ans est arrivé en Colombie. De Bogota, il a rejoint son fief, situé à 46 kilomètres de la capitale, à bord d'un hélicoptère de la police. A une parade ostentatoire dans les rues de la commune de 126.000 habitants, le vainqueur de la Grande Boucle a préféré une simple estrade sur la Plaza de los Comunéros. En dépit de ses engagements à l'étranger, il reste très attaché à sa terre.
Bonne chance à Egan Bernal, mais j'espère qu'il retrouvera un solide Thibaut Pinot sur sa route sur le prochain Tour de France.

 

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1 novembre 2019 5 01 /11 /novembre /2019 17:45

Les valleuses sont apparues il y a deux millions d'années suite à une érosion naturelle des falaises. Spécificités, et typiques du pays de Caux. Les valleuses sont de petites vallées perchées ou débouchant sur le Littoral. Elles sont surtout utilisées par les pêcheurs pour accéder à la mer et offrent des points de vues et des balades magnifiques. Elles sont préservées et protégées par le Département, car elles font partie des vingt-quatre espaces naturels sensibles de Seine-Maritime. Bien souvent les valleuses débouchent sur une petite plage. La faune et la flore des valleuses sont des espaces uniques, près de 327 espèces de plantes différentes peuvent être observées. Trois sont principalement présentés : le Séneçon, l'Ajonc d'Europe et l'Orchis pyramidal. Ces spécimens de plantes supportent aisément le climat de la mer. C'est la raison pour laquelle elles se trouvent dans ces espaces. De nombreuses espèces d'oiseaux sont également présentes, bien qu'ils soient de moins en moins nombreux. Les plus chanceux pourront donc observer des fauvettes, des fulmars et des grands cormorans. La pelouse qui arpente ces vallées est, elle aussi, spécifique. Appelée « pelouse aerohaline », elle se plait particulièrement en milieu salé. « Elle est d'un vert exceptionnel tout au long de l'année ».

 

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25 octobre 2019 5 25 /10 /octobre /2019 13:48
La chapelle Saint-Lubin de Saint-Ouen-en-Bourse
À la découverte du patrimoine
À la découverte du patrimoine

Les amateurs d'édifices religieux méconnus et la plupart du temps fermés au public peuvent se découvrir en parcourant les chemins de campagne. Comme la chapelle Saint-Lubin, cette petite chapelle en briques, silex et grés, reconstruite en 1834 sur les ruines de l'ancienne église de Saint-Ouen-Prend-en-Bourse incendiée en 1798. Les visiteurs peuvent y remarquer le saint patron, Saint-Lubin, présenté à droite du retable, connu pour guérir les maladies nerveuses. La petite chapelle est entourée d'un cimetière.

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24 octobre 2019 4 24 /10 /octobre /2019 13:54

Rives-Sur-Seine. La guerre de 100 ans à Caudebec :
Toujours aussi pétulante et drôle, Valérie la factrice, pour sa tournée générale du dimanche a emmené, cette fois-ci son public le long des vestiges des fortifications de Caudebec, entre la tour D'Arfleur et la tour des Fascines érigées en 1369. Elle doit remettre une lettre au Capitaine Cook : « mais que fait donc un anglais en pays de Caux ? C'est une longue histoire ! ».
Alors la factrice, se disant historienne et expert militaire, va expliquer les origines de le guerre de 100 ans, prenant parmi le public quelques figurants chargés d'assurer les rôles de membres des familles royales françaises et anglaises qui entrent en conflit en 1337. Et Valérie explique les écrasantes défaites françaises, chaque anglais « avec son arc, le longbow, pouvait tirer une flèche toutes les 5 secondes, déployant une force considérable entraînant une déformation de l'épaule ». Les français avec leurs villes fortifiées essaieront de ce défendre, mais l'Angleterre réussira à s'emparer de toutes les forteresses normandes. Des années plus tard, l'irruption d'une jeune paysanne, Jeanne D'Arc, déclenchera chez les Français un sentiment de reconquête et la Normandie sera récupérée. « Les Anglais remonteront sur leurs bateaux en 1450, ils reviendront quelques siècles plus tard pour acheter des maisons secondaires », conclut Valérie avant de précéder ses spectateurs ravis vers un autre lieu du patrimoine caudebecquais : « J'ai bien fait de venir, l'histoire comme ça, j'aime ! », dit Isabelle qui apprécie ces moments théâtralisés, à la fois divertissements et instructifs. Le point final de la tournée s'est situé devant la prison qui rappelle que Caudebec fut la capitale du pays de Caux et possédait un ensemble judiciaire royal. Construit sous Charles V, le bâtiment en pierre de taille, à étage, comporte une salle de garde, des cachots et des culs de basse-fosse. Valérie Lecoq précise : « À l'époque, les procès se déroulaient dans la cour et les condamnés à mort étaient emmenés au gibet, dans la forêt de Saint-Arnoult, pour y être pendus » et raconte « qu'une femme emprisonnée pendant cinq ans y mit au monde 3 enfants, sans doute les gardiens y étaient pour quelque chose ! » Alors Valérie, en fouillant au fond de son sac, a sorti une clé, celle ouvrant une des portes de la prison. Les participants ont ainsi pu faire une courte visite à titre exceptionnel d'un cachot humide, pas très accueillant. L'Hôtel de ville de Caudebec fut jadis studio de Radio Normandie, aux fortifications , en passant par les activités des tanneurs au XIXe siècle.



 

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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 16:29

 

Cany-Barville. Inhabité depuis 40 ans, le château de Cany-Barville restaure son intérieur afin de retrouver son utilité première, redevenir un foyer pour la famille des Dreux-Brézé. « La particularité de ce château est qu'il est resté dans les mêmes proportions qu'au moment de sa construction, décrit Laure Normand, propriétaire. Du château, on ne distingue aucune éolienne grâce à la forêt qui permet de cacher toute activité extérieur ». En effet rentrer dans le château des Dreux-Brezé, à Cany-Barville, c'est comme pénétrer dans un autre monde. Après une allée d'arbres centenaires, les grilles de la bâtisse se dessinent. Surplombant le fleuve de la Durdent, le château n'a pas subi de modifications majeures durant des siècles d'existence. Un atout rare, qui rend compte de l'unicité des lieux. « On ne sait pas qui est l'architecte du château, mais traditionnellement, on dit qu'il s'agirait de François Mansart », avance Thierry Normand, le mari de la propriétaire. C'est sans doute le style architectural Louis XIII et la renommée de l'architecte qui donnent cette impression. Construit en seulement six années, de 1640 à 1646, beaucoup d'ouvriers ont travaillé sur ce chantier. Commandé par Pierre le Marinier, parlementaire à Rouen, la propriété de la bâtisse a toujours fait partie de la même famille. Ensuite, plusieurs mariages modifieront l'appellation du château : les Becdelièvre, jusqu'en 1680. On leur doit l'achèvement de la construction de la place du marché à Cany-Barville, mai aussi d'un espace pour les personnes malades ou sans argent à Grainville-la-Teinturière qui correspond aujourd'hui à l'Ehpad de la commune. Puis, ce sont les Montmorency-Luxembourg qui l'occuperont. Pendant la Révolution de 1789, le Duc Anne-Christian de Montmorency-Luxembourg décide d'émigrer en Angleterre. Il divorce et permet, de ce fait, que ses biens ne soient pas saisis, comme le voulait la loi de l'époque. « Sa femme est restée à Cany-Barville et a conservé le château. C'est grâce à sa présence que l'édifice n'a pas été endommagé lors de cette période ». A son retour, le couple Montmorency-Luxembourg se reforme et se remarie. La seule fois où le château a changé de mains, c'est lorsque les Allemands l'ont occupé, lors de la Seconde Guerre mondiale. Puis, ce sont les Américains qui y ont résidé quelque temps. Malgré la guerre, le château est resté en bon état. Inhabité depuis 1980, le château des Dreux-Brésé tend à redevenir une maison d'habitation puisque des travaux ont été entrepris depuis 2016. « la fin des travaux aura lieu en 2020, espère Laure Normand. On veut vivre dedans ». Composé d'une trentaine de pièces, le château de 1 030 m²est remis progressivement remis aux normes. « La demeure paraît très grande d'extérieure, mais en fait, les pièces sont très humaines » poursuit-elle,  « Le chauffage central datait de la construction de la maison, soit il y a 379 ans. Les canalisations fuitaient et l'électricité n'était plus aux normes actuelles. Il a fallu faire beaucoup de maçonnerie, combattre la mérule un champignon qui s'attaque au bois et le fragilise, réhabiliter une partie de la toiture, refaire les peintures et changer une partie des fenêtres ». Une fois les travaux terminés, la famille compte bien en profiter, d'autant plus qu'elle dispose d'un mobilier Louis XV en très bon état de conservation. « On habitera le château uniquement pendant la période d'été. C'est impossible de chauffer un tel bâtiment en hiver, donc on ira dans le pavillon d'à côté, là où l'on réside depuis toujours ».

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